Michel Volle, sur son blogue donne la définition du modèle :
"Un modèle, c’est la description d’un être réel conçue de telle sorte qu'il soit possible de simuler mentalement le fonctionnement de cet être. Tout modèle comporte à la fois des concepts pour décrire l’être en question, et des relations entre concepts."
Tout le monde modélise en permanence, car c’est ainsi que notre cerveau se représente le monde et assiste notre action ; mais cette activité, aussi naturelle que la respiration ou la digestion, reste implicite.
L’explicitation du modèle est en effet nécessaire au partage d’une même pensée entre plusieurs personnes, ou à l’intérieur d’une entreprise en vue d’une action coordonnée.
La modélisation représente la structure et le fonctionnement d’un système, par un travail d’abstraction, de synthèse et de représentation symbolisée.
La modélisation, connue et commune à tous permet :
- Une meilleure compréhension du système
- Une meilleure communication entre les acteurs : C’est un langage commun, précis, qui est connu par tous les membres de l’équipe et il est donc à ce type un vecteur privilégié pour communiquer,
- Une évaluation de la performance par l’intermédiaire d’indicateurs de performance
- Une analyse des dysfonctionnements
- Une simulation du comportement du système (pour la mesure de l’activité ou le dimensionnement de ressources par exemple)
- Une spécification d’applications informatiques
Qu’il s’agisse de partage d’information, de compréhension, de formation, le modèle est avant toute autre chose un moyen de communiquer.
La modélisation sert à décrire le système d’information dans son ensemble.
Le Système d’Information ne se limite pas à « l’informatique » mais détient également les processus, organisation et fonctions de l’entreprise, les applications en support des processus et l’’infrastructure technique pour soutenir l’exploitation et permettre son évolution.
L'essentiel du contenu d'un SI réside dans les abstractions qu'il a fallu construire pour représenter, au sein d'un outil informatique de dimension finie, la diversité des êtres du monde réel (clients, produits, fournisseurs, partenaires, organisation interne, salariés etc.) avec lesquels l'entreprise entretient des relations.
Un même SI pourra être perçu par les partenaires à travers des vues différentes, l’un se concentrant sur les conditions physiques de son fonctionnement, l’autre considérant les services qu’il utilise. L’interface homme-machine étant la charnière entre ces deux vues, la qualité du poste de travail est l’un des enjeux principaux du SI.
Le système d’information peut être représenté grâce aux six vues ci-dessous :
La vue stratégique représente la stratégie de l’entreprise. Le SI doit être en accord avec la stratégie de l’entreprise.
La vue métier représente la cartographie des processus métiers et des activités qui découlent de la stratégie et que le système d’information doit supporter.
La vue fonctionnelle décrit les fonctions offertes par le système d’information pour supporter les processus métiers.
La vue applicative décrit l’ensemble des éléments applicatifs du système d’information.
La vue technique décrit l’architecture technique (matériel, logiciels de base et technologie utilisées).
La vue organisationnelle décrit l’organisation, les acteurs, les rôles et responsabilités, cette vue est transversale aux autres vues.
Il y a deux niveaux pour cartographier le SI :
- D’abord il faut aborder l’analyse par la prise en compte progressive de préoccupations successives. D’abord le classique « quoi, qui, où, quand, comment, pourquoi … »,
- Ces niveaux se conjuguent avec la variation des degrés de détail. Ainsi, dans la construction des diagrammes successifs modélisant les processus métier, suivant l’objectif recherché, on fera à la fois varier les niveaux d’abstraction et le degré de détail.
Par exemple dans une cartographie métier on pourra passer :
. D’une cartographie globale (grande étendue, vision macroscopique)
. A une cartographie de l’enchaînement des opérations composant une procédure (étendue limitée, vision détaillée).
La modélisation permet d’avoir une vision d’ensemble des activités de l’entreprise et de comprendre de manière détaillée et de bout en bout les activités.
Cette cartographie traduit une vision de « haut niveau », et englobe généralement la totalité de l’organisme étudié.
Les processus représentent les chaînes d'opérations qui transforment une entrée (information, matière) en une sortie (produit ou service) destinée à un client (interne ou externe) à l'entreprise.
Le processus est le « pivot » des cartographies métier.
Ce niveau permet plusieurs angles de vues, représentés par différents diagrammes :
Recensement des processus composant un macro-processus,
Echanges interprocessus,
Contexte d’échanges d’un processus.
Il s’agit d’énumérer les processus constituant un macro-processus.
Au cours de son déroulement, un processus peut activer d’autres processus.
La cartographie des processus distingue ceux qui :
- concernent l’activité principale de l’entreprise,
- assurent un rôle de support,
- remplissent un rôle de pilotage.
1. Les processus opérationnels vont de la conception à la réalisation des produits et des services que l’entreprise fournit à ses clients.
2. Les processus support regroupent toutes les fonctions de soutien à la mise en œuvre et à l’exploitation des processus liés aux produits et services de l’entreprise ainsi que ceux destinés au bon fonctionnement de celle-ci.
3. Les processus de direction et de pilotage où vont être concentrées toutes les responsabilités et les autorités relevant de la direction, en particulier tous les aspects liés à la stratégie et au pilotage.
Il s’agit de représenter comment fonctionne un processus ou sous-processus précédemment décrit.
Ce processus est donc décomposé en plusieurs activités.
Ce découpage en activités peut dépendre de plusieurs motifs :


A ce niveau, les considérations organisationnelles (qui, où, comment, …) ne doivent pas intervenir dans le découpage en activités.
Il s’agit de représenter les différentes façons de réaliser les activités en fonction de choix organisationnels (qui, où, quand, comment, …). On modélise ainsi des variantes de mise en œuvre des activités.
Ce découpage des activités en procédures peut dépendre de plusieurs motifs :
Rappelons qu’Activité et Procédure se situent au même degré de détail. On ne peut pas parler ici de décomposition mais de déclinaison. La maille d’analyse entre activité et procédure reste constante.
On repart du diagramme décrivant les activités et on décline les éventuelles variantes de mise en œuvre de ces activités.
Cette cartographie correspond usuellement au niveau le plus détaillé des cartographies métier. Un diagramme formalise la description du fonctionnement détaillé d’une procédure ou d’une activité d’un processus. Il est parfois appelé « schéma de procédure ».
Cette cartographie, inspirée des approches Qualité, a pour objectif de détailler les modes opératoires d’une opération.
Ce type de diagramme reste toutefois optionnel et réservé au détail de certaines opérations.
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